Co-leader avec Tours après deux journées et avant la réception de Toulouse ce soir, Montpellier respecte le plan de marche et demeure dans la continuité de la saison dernière.

Entre humilité, lucidité et sérénité, Montpellier paraît avoir trouvé le bon équilibre, la bonne mesure à l’entame de cette nouvelle saison. Il y avait certes, déjà, des balises solides, des repères forts, visibles, qui laissaient à penser que le Mvuc ne démarrerait pas dans le flou et la brume. Une saison régulière dernière parfaitement tenue et terminée au deuxième rang, un effectif à peine retouché et donc, de facto, un collectif déjà rodé. Mais encore fallait-il retrouver la dynamique, l’allant de l’an passé, quelque peu freiné par une élimination prématurée au printemps, dès le premier tour des Play-Offs.

Visiblement, Montpellier est dans le bon tempo. Deux matchs, deux victoires, six sets gagnés, aucun concédé et surtout cette impression solide du travail bien fait et maitrisé. «On est satisfait par rapport à la manière, la concentration, l’état d’esprit qu’on a bien mis en place sur ces deux premières journées», concède ainsi l’entraîneur héraultais, Olivier Lecat. «Débuter la saison par un derby face à Sète, qui sortait d’une préparation très dynamique, ce n’est jamais simple et un premier déplacement chez un promu (à Rennes), ça peut être piégeux. Maintenant, le plus dur commence. Il faut continuer à avancer en prenant les points, par rapport à notre tableau de marche, à commencer par ce soir face à Toulouse. On a besoin de confirmer, notamment à la maison. Après on aura des déplacements chez des cadors qui permettront de mieux nous jauger dans ce championnat.»

Toujours est-il que le club héraultais suit le bon chemin. Le projet est bien pensé, clair, ficelé. Les jeunes pousses au talent plus si brut que cela désormais, internationaux tatoués, Jean Patry et Daryl Bultor, tiennent de plus en plus de place. L’ossature est stable et costaude et les nouveaux prennent  leurs marques par petites touches, à l’image du central estonien, Andri Aganits, plutôt efficace sur ce début de saison. Avec trois cadres sur le poste 4 (Diachkov, Delgado et Sens), Montpellier a aussi de la rotation, de la richesse et une complémentarité supérieure à l’an passé. Reste à faire comprendre et accepter par tous la saine concurrence «Ce sont des rotations qui seront bénéfiques dans la durée, même si les joueurs ont besoin d’un peu de temps pour bien comprendre quand et comment ça va se passer. Pour moi en tout cas, c’est une chance, chacun peut aller au bout de ses limites», avise le coach.

Mais ce ne sont là que les premiers beaux jours, Montpellier ne s’emballe pas. «On est humble parce que l’on sait que le  championnat est difficile. Il y a de l’ambition, elle est saine, mais on ne fanfaronne pas. On essaie de se rapprocher des meilleurs, on y arrivera ou pas, mais il est important de pouvoir se regarder dans une glace et se dire, au bout de ses deux ans, que l’on a tout fait pour y parvenir», explique Olivier. Car la Ligue A Masculine possède ce charme un peu «pervers» de redistribuer les cartes et relancer les dés à chaque journée. Rien n’est jamais vraiment acquis, pour personne dans le championnat de France. «C’est ce qui fait la beauté de la Ligue AM. Même quand tu joues le maintien, tu es ambitieux. Il y a une flamme qui anime tous les clubs», dit joliment l’entraîneur montpelliérain.

Alors, avant de croiser le chemin des Spacer’s ce soir, Olivier Lecat se fiche bien de savoir si le Mvuc est regardé comme un grand aujourd’hui. «Je ne fonctionne pas comme ça. C’est le début de saison, pas mal d’équipes, dont la nôtre, n’ont pas encore atteint leur vitesse de croisière. Après, c’est important que l’on parle de nous bien évidemment. Le meilleur moyen, c’est par le travail et nos résultats. Avoir un petit statut, être installé tout là-haut, c’est une ambition, un jour. Mais avant cela, il faut rester humble, confirmer et ne pas avoir peur d’affronter les cadors», avance l’entraîneur d’un co-leader, droit dans ses idées et bien calé dans son projet.

Source : lnv.fr du 25/10/17